André Deslignères (1880 – 1968)

Tableaux d'André DESLIGNERES

André Deslignères (25 septembre 1880 à Nevers – 18 décembre 1968 à Marines) est un artiste graveur et éditeur français.

Le grand-père maternel d’André Deslignères était rémouleur et sabotier à Nevers. Le jeune André Deslignères vit ainsi au milieu des copeaux de hêtre, de noyer, aspirant à son tour à travailler le bois.
Les épiaisrhussiens qui ont connu André Deslignères se rappellent qu’il portait de grands sabots en bois magnifiques. Sa famille quitte Nevers pour Paris. Il continue et achève de se perfectionner dans les arts du dessin à l’école Germain Pilon, qui fusionna, en 1925, avec l’école Bernard Palissy pour former aujourd’hui l’École nationale supérieure des arts appliqués et des métiers d’art.

Il devient ensuite dessinateur dans une manufacture de passementeries du Nord, où il crée et dessine des modèles de tulle et de dentelles. Il revient à Paris, travaillant pour des fabricants de bijoux, créant des modèles jusqu’en 1914. C’est alors qu’il entre chez un architecte, mais la correction des mémoires ne le satisfait pas.

Curieusement, il commence à exercer son talent par la gravure sur cuivre. Au Salon des artistes français de 1905, il débute donc avec une eau-forte, Le Sabotier Nivernais, dont le modèle n’était autre que son grand-père. C’est ensuite une marine de Bretagne, une aquarelle, qu’il présente, en 1909, à la Société nationale des Beaux-Arts.

Il participe régulièrement aux grands salons parisiens tels que le Salon des artistes Français ou encore la Nationale. Puis son aversion envers les jurys et les honneurs l’amène à exposer au Salon des Indépendants, où il deviendra membre du comité organisateur en 1924.

Dans son atelier, boulevard de Clichy, il fréquente les artistes de Montmartre et s’exerce à la peinture. On rencontrait dans son atelier Utrillo, Carco, Mac Orlan, Dorgelès, toute la joyeuse bande montmartroise qui se retrouvait le soir chez le père Frédé, au Lapin Agile, où la belle voix basse d’André Deslignères entonnait des chansons à boire.

En 1925, André Deslignères s’installe à Epiais-Rhus, au 3,chemin de la vieille rue.

C’est dans ce cadre qu’il opte irrémédiablement pour le bois gravé, auquel il doit ses nombreuses collaborations avec les éditeurs d’art et les auteurs de son temps (entre autres, Fernand Chaffiol – Debillement et M. Seheur, autres épiais-rhussiens qui habitaient derrière l’église et sont enterrés au cimetière d’Epiais-Rhus). Il s’essaie même à réaliser entièrement un livre. Les Odes anacréontiques publiées en 1924 pour le compte de la Société des médecins bibliophiles dont les illustrations, les caractères et l’impression sont réalisés entièrement par Deslignères dans son atelier sur une presse à bras.

Ses principales sources d’inspiration ont été : la vie de la cité, les scènes de la vie populaire, la cohue des marchés, le grouillement des ports ; puis le monde des travailleurs : artisans, tâcherons, paysans. Son rémouleur, son potier, ses vignerons, ses moissonneurs sont célèbres.

Deslignères saisit le geste, l’effort des gens de la terre ; les nus aux chairs fermes et musclées, aux ombres nettes, traitées avec beaucoup de relief et parfois une certaine audace.

Les musées de Paris, Nevers, Nîmes, Le Havre et Grenoble possèdent des œuvres de Deslignères. On en trouve aussi à l’étranger : en Italie, à Florence, à la Galerie des Offices, à Milan ; en Grande-Bretagne, à Londres ; aux États-Unis.

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Voici quelques lignes du docteur Lucien Lebourg, parues dans la Gazette du Val d’Oise le 17 septembre 1980 à l’occasion du centenaire d’André Deslignères, qui illustre la vie simple à laquelle il aspirait

Sur les hauteurs d’Epiais, toujours en sabots de bois, entre sa vigne, son potager, ses fleurs et son atelier, André Deslignères passa les meilleures années de sa production artistique qui demeura dominée par la gravure mais aussi par l’aquarelle, la peinture à l’huile et même l’impression à bras de quelques ouvrages. (…) A Epiais, dans les derniers temps, on le rencontrait plus souvent dans son potager que dans son atelier. Après la Libération, ses expositions ne furent plus suffisament productives. Ses meilleures ressources étaient agricoles, il ne s’en plaignait d’ailleurs pas, conservant jusqu’au bout, avec des moeurs simples, confiance et optimisme

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