Rodolphe Fornerod (1877-1953), peintre suisse a habité Epiais-Rhus et faisait partie du groupe des peintres montmartrois.
Formé à Paris, par Jules Lefebvre (1836-1911) et Tony Robert-Fleury (1837-1912) à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris de 1898 à 1904, Rodolphe Fornerod fréquenta aussi l’Académie Julian. Dès 1905, il exposa au Salon des Indépendants et au Salon d’Automne, mais aussi en 1908 au Salon de La Libre Esthétique de Bruxelles.
Grâce à un voyage en Espagne décisif sur l’orientation de sa carrière, il découvrit El Gréco et Goya qui allaient durablement influencer sa manière et son imaginaire notamment dans ses portraits. En effet, notre portrait interprète avec originalité la leçon espagnole : du Greco, Fornerod reprend l’allure hiératique, les formes précises et fortes et les volumes longilignes de ses personnages ; de Goya, il retient le goût de la couleur mais aussi du noir profond, tranchant sur le fond aux coloris élaborés, qui rappelle l’austérité espagnole.
Cependant, si l’œuvre rare de Fornerod peut se rattacher à ces maîtres espagnols, la pose de biais, le visage précieux et féminin où la grandeur des yeux s’opposant à l’étroitesse d’une bouche finement dessinée et le détail de la rose sont caractéristiques de l’art élégant raffiné et original du peintre suisse. Exposé au Salon de 1921 et réalisé pour Monsieur et Madame d’Alignan, 61 avenue Victor Hugo, Paris, ce tableau témoigne aussi des relations et des lieux fréquentés par notre peintre : le paysage de l’arrière-plan évoque la région du Vexin où Fornerod avait son atelier à Epiais-Rhus, non loin de Grisy où habitait le modèle et son mari que le peintre côtoyait.
La femme de Fornerod, d’origine espagnole était très belle et elle a été modèle pour Picasso au bateau-lavoir. Son père était sculpteur et habitait Mézières, hameau de Vallangoujard.
Des collectionneurs ont commandité l’écriture d’un livre sur sa vie. Lors de ses recherches, la personne en charge de cette biographie est venue rencontrer des épiaisrhussiens en 2007.